Historique

jeudi 19 février 2015

Jardin sauvage

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Il y a quelques années, en vacances au canyon Agawa dans le Nord de l'Ontario, j'ai remarqué un très beau massif où on avait regroupé un mélange de plantes indigènes et  cultivées qui faisait un très bel effet. C'était un exemple parfait ce de que la doyenne du jardin anglais, Gertrude Jekyll, appelait
« wild gardening ».  Depuis, j'ai tenté de faire quelque chose de semblable mais, jusqu'à maintenant, sans grand succès.
Mélange de plantes cultivées et sauvages au canyon Agawa



On peut voir un autre bon exemple de cette approche au Jardin de Métis dans l'Est du Québec. Il s'agit d'une large bordure le long d'une pelouse où se côtoient des lupins et quelques autres plantes de jardin avec des fougères et des épilobes (Chamerion augustifolium). À l'automne, au moment où la photo fut prise, les épilobes tiraient à leur fin, leur couleur rose semblant se refléter dans les nuages.

Jardins de Métis

Pour reproduire quelque chose de semblable, j'ai retourné un coin de terre où j'ai mélangé fleurs sauvages et cultivées. Deux années plus tard, je me rends compte que c'était sans doute une erreur de retourner la terre avant de planter car, ce faisant, j'ai encouragé la germination de graines de mauvaises herbes. Le melilot blanc (Melilotus albus) et la carotte sauvage (Daucus carota) ne se sont pas fait attendre pour prendre les dessus. J'ai enlevé ce que j'ai pu des pires envahisseurs l'automne dernier. La concurrence ayant été réduite, j'espère que les plantes cultivées vont reprendre du poil de la bête cette année.

Quelques rudbeckies dans une mère de carottes sauvages

J'aurais sans doute dû porter plus d'attention à ce qu'ajoutait la fameuse Gertrude, à savoir que
«  entre bonnes mains, ce genre de jardinage est magnifique, mais il n'y a rien de plus difficile à
réussir ».
Dans la même veine, une approche bien plus facile à mener à bonne fin, consiste à se limiter à une seule plante cultivée qu'on intègre dans un cadre naturel.  J'ai des touffes de narcisses des poètes (Narcissus poeticus) qui bordent un sentier et qui s'améliorent d'année en année sans entretien. Ils sont en évidence au moment de la floraison mais disparaissent dans l'herbe lorsque leurs fleurs sont fanées.

Narcisses des poètes

En bordure du mème sentier mais à l'intérieur, j'ai de petites jonquilles et des iris nains qui ne demandent pas non plus beaucoup d'entretien.


Un autre bon exemple d'une seule variété de plantes dans un cadre naturel se trouve dans un champ du voisinage. Il s'agit d'iris de Sibérie. Je suppose qu'ils sont coupés chaque année au temps des fois.

Naturalized Siberian irises
Iris de Sibérie naturalisés

J'ai tenté de reproduire la même chose mais je crois qu'il me faudra attendre une bonne vingtaine d'années pour obtenir un résultat semblable!

Iris de Sibérie naturalisés
Tentative de naturalisation d'Iris de Sibérie

Pour revenir à mon mélange de fleurs indigènes et cultivées. C'est joli par endroit et joli par moment, mais en gros ce n'est pas un succès.


 L'été dernier, l'anthémis des teinturiers (Cota tinctora) a quand même réussi à tenir tête à la carotte sauvage.

Anthémis des teinturiers

Ce fut aussi le cas de la Lysimachia clethroïdes, mais ce n'est pas très surprenant vu qu'il s'agit de deux plantes à toute épreuve. Le lys royal (Regale) et le rosier ballerina ont non seulement survécu mais ont fleuri dans la mêlée.

Rosier Ballerina
Un des arrangements les mieux réussis au Canyon Agawa était le mélange de fougères communes (Pteridium) et de phlox. Nous avons de nombreuses touffes de ces fougères ailleurs sur la propriété et en avons transplantées une cinquantaine.  Au printemps, il n'est apparu que quatre ou cinq fougères minuscules. Depuis, j'ai appris qu'elles sont difficiles à transplanter (mais qu'il est difficile de s'en débarrasser lorsqu'elles sont bien établies).

Fougères et phlox

Certaines plantes indigènes ont déçu. C'est le cas du Silphium perfoliatum. Je crois cependant que ce n'est qu'une question de temps car c'est une plante qui est loin d'être fragile. Les rudbeckies tirent leur épingle du jeu tout comme les marguerites blanches (leucanthemum vulgare) qui sont les bienvenues, bien qu'initialement elles n'étaient pas été invitées.




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